Une gare à contre-ville, greffée sur le muscle ferroviaire
Où est Renens-Gare ? Pas la gare de Renens, Renens-Gare. Où est Renens-Gare ? Au nord des voies. La chose est manifeste une fois que l’on se rend compte, quelques pas suffisent, que les immeubles imposants, fin 19ème, qui bordent la place de la gare, au sud des voies, ne sont qu’un simulacre d’urbanité.

Renens-Gare, le sud vu du nord. 28 janvier 2015
Alors pourquoi le très citadin bâtiment de la gare a-t-il été implanté au sud ? Pourquoi la gare tourne-t-elle le dos à sa ville ? A moins que ce soit la ville qui ait tourné le dos à sa gare ? Le centre est de l’autre côté des voies, sur l’autre rive à laquelle le piéton fraîchement détrainé accède par un boyau sous-voie qui peine cycliquement à faire transiter chaque arrivage de voyageurs. Qu’est-ce qui a foiré ? Aujourd’hui, la place de la Gare fait figure, à mes yeux, de non-lieu ; et plus encore depuis que le buffet est fermé !

Renens-Gare, la place de la Gare. 28 janvier 2015
Entre Renens-Gare nord et Renens-Gare sud, un équateur ferroviaire

Renens-Gare, équateur ferroviaire. 30 janvier 2015
Au nord : citadin, concentré, foisonnant, divers, connecté au coeur de Lausanne, deux coeurs qui pulsent

Renens-Gare, le nord, rue du Midi. 28 janvier 2015

Renens-Gare, le nord, rue Neuve. 28 janvier 2015
Au sud: suburbain, dilué, rectifié, relooké, connecté aux hautes écoles, un interface vers la fabrique de cerveaux

Renens-Gare, le sud, Avenue de la Gare. 28 janvier 2015

Renens-Gare, le sud, avenue d’Epenex. 28 janvier 2015
Le pari du rayon vert

Le rayon vert
Un lien renouvelé entre nord et sud, le rêve d’une bière sur une place de la Gare qui, méridionale, serait un antidote à la frénésie contrainte de déplacement. Une gare et sa place, à contre-emploi et qui l’assume. Une stase dans le mouvement nerveux des pendulaires où l’on trouverait sa place. On s’arrêterait à la gare de Renens juste pour le plaisir, avant de sauter dans le train suivant. Il y aurait un boulodrome et une patinoire en hiver. Un marchand de glace ou de marrons, selon la saison. Une place, juste en bordure de la grande contraction ferroviaire qui nous pulse sur les artères du quotidien, souvent à la limite de la crampe.
Grégoire Collet
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